Hérissons dans le jardin

Hérissons absents de votre jardin ? Ces 3 erreurs que l’on fait tous sans s’en rendre compte

Il arrive que l’on passe tout un été à jardiner, arroser, observer… sans jamais croiser la moindre petite silhouette piquante. Pourtant, le hérisson est un hôte de choix au jardin : discret, travailleur et redoutable contre les nuisibles. Alors pourquoi se fait-il aussi rare ? Parfois, sans le vouloir, on lui ferme la porte au nez.

Une pelouse trop parfaite, un désert pour les hérissons

On aime tous une pelouse bien entretenue, uniforme et bien rase. Mais pour le hérisson, c’est un peu comme traverser une plaine sans cachette. Ce petit mammifère nocturne a besoin de végétation haute et dense pour se déplacer, se cacher, chasser limaces, escargots et vers, et surtout pour échapper aux prédateurs.

Une tonte trop fréquente rend le sol stérile de vie : plus d’insectes à se mettre sous la dent, plus de coin tranquille où se reposer. Résultat ? Le hérisson passe son chemin.

Les bons gestes :

  • Tondez tous les 15 à 20 jours maximum.
  • Laissez volontairement quelques zones en friche, sous un arbre ou derrière un massif.
  • Maintenez une hauteur de coupe de 8 à 10 cm, idéale pour conserver l’humidité et la microfaune.

Une pelouse un peu plus sauvage, c’est non seulement plus accueillant pour la biodiversité, mais aussi plus vivant et poétique.

Des clôtures trop fermées qui les coupent du monde

On l’oublie souvent, mais les hérissons ont besoin de se déplacer librement. Ils peuvent parcourir jusqu’à 2 kilomètres par nuit à la recherche de nourriture ou d’un refuge. Or, les clôtures sans passage, les murs sans ouverture et les grillages plaqués au sol transforment nos jardins en prisons végétales.

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Et un hérisson bloqué est un hérisson en danger : pas d’accès à l’eau, à la nourriture, ni à un lieu sûr pour dormir ou hiberner.

Les bons réflexes :

  • Créez une petite ouverture de 12 à 15 cm à la base de votre clôture.
  • Évitez de colmater tous les trous naturels dans les haies.
  • Si possible, coordonnez-vous avec vos voisins pour créer un vrai corridor de verdure.

Ces petites entrées discrètes peuvent sauver des vies et permettre aux hérissons de repeupler plusieurs jardins d’un même quartier.

Trop de ménage tue la nature… et les refuges

Au printemps ou à l’automne, on a souvent le réflexe de tout nettoyer : feuilles mortes, branchages, tas de compost. Pourtant, ce sont des abris parfaits pour les hérissons. Ils y trouvent chaleur, protection et nourriture.

Mais voilà : brûler un tas de feuilles sans le vérifier, ou déplacer une pile de bois sans précaution, c’est risquer de blesser ou tuer un hérisson en hibernation ou en sommeil diurne. Un jardin trop “propre” peut être hostile à la vie sauvage.

À privilégier :

  • Laissez un coin tranquille avec des feuilles mortes, sous une haie ou au fond du jardin.
  • Vérifiez toujours un tas avant de le déplacer ou de le brûler.
  • Fabriquez un abri simple : une caisse en bois retournée, percée d’une entrée, fera parfaitement l’affaire.

Ces gestes simples transforment votre jardin en refuge naturel pour ce petit protecteur piquant.

Le hérisson est un compagnon silencieux, qui veille sur nos jardins sans jamais déranger. Mais pour qu’il s’y installe, il faut savoir ralentir, tolérer un peu de désordre, et laisser une place au naturel. Un jardin vivant, ce n’est pas un espace contrôlé au millimètre près, mais un lieu où la vie s’invite librement. Et avec un peu de chance, un soir d’été, entre deux buissons, vous entendrez peut-être le doux froissement d’un hérisson en maraude, discret gardien de votre écosystème miniature.

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